​​Les protéines pour bébé : comment être sûre de bien les choisir

​​Les protéines pour bébé : comment être sûre de bien les choisir

Savoir combien de grammes de protéines donner à bébé et savoir à quel repas lui en cuisiner ne donnent finalement que peu de réponses en terme de santé.
Comment choisir les sources de protéines pour bébé et comment bien sélectionner les produits protéinés sont vraiment des questions cruciales.

Choisir les sources de protéines pour bébé

Il existe plusieurs sources de protéines que l’on peut proposer à bébé lors de la diversification alimentaire. Le mieux est de les alterner et de les diversifier au maximum.

Les sources de protéines animales

Les sources de protéines animales sont souvent les plus connues.
On peut citer toutes les viandes, les abats, tous les poissons, les crustacés et les différents oeufs.
Certaines viandes sont plus riches en lipides que d’autres : par exemple le porc ou l’agneau vont être moins “maigres” que le poulet ou la dinde. C’est encore plus vrai pour les poissons ! Entre un cabillaud et un saumon il n’y a pas photo, le saumon est bien plus gras.
La composition nutritionnelle n’est cependant pas à regarder de près à partir du moment où vous alternez régulièrement. Il faut proposer de tout à bébé pour son équilibre nutritionnel mais aussi pour diversifier un maximum sa palette de saveur. Ne pas hésiter à lui reproposer régulièrement ce qu’il aurait moins aimé.

La charcuterie ne peut pas être considérée comme une source de protéines pour nos bébés. Je ne comprends même pas vraiment pourquoi le jambon est conseillé par les médecins pour les bébés… 🤔 Toutes les charcuteries sont des produits transformés et riches en sel. Ils présentent aussi de nombreux additifs dont les nitrites. À l’heure actuelle aucune étude scientifique ne semble pouvoir démontrer qu’il n’y ait pas d’impact négatif sur la santé. On peut aussi évoquer les taux de matières grasses trans ou oméga 6 pro inflammatoires très élevés. Dans tous les cas, par mesure de sécurité et en prévention des cancers colorectaux à l’âge adulte, il est vraiment préférable d’éviter un maximum les charcuteries pour bébé, quelqu’elles soient : jambons, saucisses, rillettes, pâtés etc.

Les sources de protéines végétales

Les sources de protéines végétales sont souvent moins connues, elles sont pourtant très pratiques pour diversifier un maximum l’alimentation de bébé et lui faire découvrir d’autres saveurs et d’autres textures.
On retrouve toutes les légumineuses (pois chiches, lentilles…), qu’on pourra introduire vers 11-12 mois, et certaines céréales ou pseudo céréales (quinoa, amarante, sarrasin…). Les oléagineux sont également une bonne source de protéines. On pourra les introduire vers les 10-12 mois de bébé.

Le sujet des céréales renvoie à la question de l’introduction du gluten dans l’alimentation de bébé ainsi qu’au choix des meilleurs féculents. Vous trouverez sur dis-maman plusieurs articles à parcourir sur le sujet :
Le gluten et bébé : je t’aime moi non plus
Comment cuisiner sans gluten pour bébé
Quels sont les meilleurs féculents pour béb
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Y-a-t-il une différence entre protéines animales et végétales ?

Oui. C’est la raison d’ailleurs qui explique que les protéines végétales soient un peu laissées de côté lorsqu’on ne les connaît pas assez bien.

Il y a 2 différences pour être précise.

1️⃣ La première est la proportion de protéines. Elle est souvent plus faible dans les protéines végétales. Pas toujours, mais souvent.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Qu’il faut manger plus de l’aliment en question pour avoir autant de protéines que dans du poulet par exemple.

2️⃣ La seconde et la plus importante à avoir en tête, notamment pour les familles végétariennes, est la qualité des protéines.
Tout petit point technique pour bien comprendre : les protéines sont des nutriments composés de plus petites molécules appelées “acides aminés”. Certains acides aminés (au nombre de 9 chez l’enfant) sont dits “essentiels” à l’être humain car notre organisme ne peut pas les synthétiser tout seul. Il faut donc lui apporter impérativement par l’alimentation.
Les sources de protéines animales contiennent toutes l’ensemble des acides aminés, on parle donc de protéines “complètes”.
Les protéines végétales sont à l’inverse dites “incomplètes” car elles ne présentent pas tous les acides aminés essentiels : les légumineuses vont être plus pauvres en méthionine et les céréales plus pauvres en lysine en général.

🌟 Ainsi, quel est le bon réflexe à adopter pour composer les repas de bébé ?
-> soit on propose une source de protéines animale à bébé
-> soit on combine différentes sortes de protéines végétales
Dans les faits ça signifie simplement combiner légumineuses et céréales ou pseudo céréales qui se complètent à merveille.

Il semblerait que la combinaison de protéines incomplètes entre elles soit tout à fait possible au cours de la journée (et non pas du même repas).
Cela dit, moi à titre personnel je préfère le faire au cours du même repas car on ne sait jamais ce que mangeras bébé le soir, s’il aura assez faim, s’il ne sera pas trop fatigué, s’il va aimé etc…! Je me dis que ce qui est pris est pris et puis ça me libère la tête pour le repas suivant. On a déjà tellement de choses à penser 😉.

Bien sélectionner les produits protéinés pour bébé

Savoir si on va donner telle ou telle source de protéines à bébé, quand et combien ne suffisent pas à s’assurer que la qualité des produits est au rdv. La qualité des sources de protéines est vraiment un point capital.
😵 Prendre conscience de cela m’a fait l’effet d’une baffe.
Et ça m’a fait changé complètement mes achats pour bébé et mes critères de sélection. Les livres d’Erwann Mentheour et Christophe Brusset m’ont, entre autres, énormément aidé à cheminer sur cette voie. Pour les plus curieuses d’entre vous je vous mets des liens de livres en fin d’article.

Les viandes

Les problèmes qui se posent…

⚠️ L’éthique : la maltraitance animale est un enjeu considérable depuis des décennies. Boostés aux hormones pour grandir plus vite et séparés de leur mère trop tôt, ils deviennent fous et malades. Consommer de la viande oui… mais à quel prix ? Bien sûr il est possible de fermer les yeux et de ne pas y penser, mais on peut aussi changer nos habitudes et ne pas choisir des produits issus d’élevage intensif !

⚠️ La problématique écologique : les 2 principaux problèmes liés à l’élevage intensif sont la surproduction des gaz à effet de serre par les bêtes d’élevage, ainsi que l’utilisation des terres cultivables pour l’alimentation des animaux. Ces dernières sont dédiées à la culture des céréales destinées aux animaux et ne peuvent pas être utilisées pour l’exploitation agricole d’autres végétaux pour notre consommation, hors la place commence à manquer et les sols s’épuisent. C’est un cercle vicieux. Le Dr Anthony Fardet explique cela très clairement dans son livre “Halte aux aliments ultra-transformés, mangeons vrai”, publié en 2017.

⚠️ La qualité nutritionnelle : des animaux nourris aux farines animales en lieu et place de leur alimentation végétale de prédilection nuit gravement à la qualité de leur viande et même de leur lait.

⚠️ L’antibio-résistance : même si l’élevage aux antibiotiques est plus encadré qu’auparavant, il semblerait que les pratiques ne soient guère plus raisonnées. Les animaux d’élevage sont visiblement très fréquemment soumis à des traitements antibiotiques, ce qui a des répercussions sur la vague d’antibio-résistance que nous connaissons dans nos sociétés industrielles. Même si je défends une utilisation d’antibiotiques très spécifique et non systématique pour nos enfants il faut admettre que les antibiotiques bien utilisés peuvent sauver des vies. Hors, exposer nos enfants à des doses très faibles mais quotidiennes d’antibiotiques leur fait courir le risque de ne plus être réceptif à un traitement si un jour ils en ont besoin. Si vous voulez creuser le sujet je vous invite à parcourir cet article de l’OMS : Résistance aux antibiotiques.

…et comment essayer de les contourner

▶️ Dans la mesure du possible, consommez des produits animaux issus d’éleveurs locaux, de petites structures et dont vous pouvez plus facilement tracer la qualité. Évitez à tout prix les viandes non françaises soumises à des règlementations encore moins strictes qu’en France.

Attention à la mention “emballée” en France. Les viandes doivent être issues d’animaux “élevés” en France.

▶️ Certains labels reflètent l’engagement des marques vis-à-vis des problématiques citées. Donc favorisez les produits Bio, Label Rouge etc.

Les poissons

Les problèmes qui se posent…

⚠️ Présence de polluants et métaux lourds : plus les poissons sont en haut de la chaîne alimentaire plus ils possèdent une forte teneur en produits toxiques. En effet ils mangent les plus petits et stockent donc beaucoup plus de polluants au fil du temps. De plus, les produits toxiques sont stockés dans les graisses donc plus le poisson est gras plus il est pollué.

⚠️ Forte présence d’oméga 6 pour les poissons d’élevage car ils sont nourris aux farines et également aux farines de poissons eux-même d’élevage… Pour plus de détails sur l’importance d’un bon ratio oméga 3 – oméga 6, vous pouvez consulter cet article : Quels sont les meilleures matières grasses pour bébé ?

…et comment essayer de les contourner

▶️ Alterner au maximum les différents types de poisson (poissons gras et poissons maigres) pour ne pas exposer bébé à trop de métaux lourds.

▶️ Utiliser la cuisson à la vapeur pour faire suer les poissons gras et ainsi se débarrasser d’un maximum de produits toxiques.

▶️ Achetez dès que possible des poissons bio.

▶️ Achetez dès que possible des poissons sauvages.

Les oeufs

Les problèmes qui se posent…

⚠️ Mauvaise qualité nutritionnelle et principalement le ratio oméga 3 – oméga 6 : élevées aux antibiotiques et nourries de farines animales riches en oméga 6 au lieu d’herbe ou de graines de lin, les poules font des oeufs … très riches en oméga 6, sans grande surprise.

⚠️ L’éthique : les poules d’élevage subissent des conditions de vie extrêmement cruelles, à en devenir folle, à s’entretuer dans leur cage… L’ONG CIWF présente un article complet sur le sujet.

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…et comment essayer de les contourner

▶️ Consommez des oeufs fermiers bio, pondues par des poules élevées en plein air et correctement nourries. Le chiffre sur les oeufs est justement là pour aider à la traçabilité : surtout laissez de côté les oeufs “2” ou “3”. Optez pour les oeufs “0”, voir “1” par défaut.

Les végétaux

Les problèmes qui se posent…

⚠️ La présence de pesticides et de produits chimiques, cancérigènes et perturbateurs endocriniens, utilisés dans les cultures intensives.

⚠️ Le commerce inéquitable : de nombreux produits de notre consommation courantes (comme le quinoa ou l’amarante…) viennent d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du sud et les petits producteurs sont absolument écrasés par les règles mondiales de fixation des prix et sont les premiers à souffrir de la faim malgré des conditions de travail extrêmement dures et précaires.

⚠️ L’exploitation des enfants dans de nombreuses régions du monde où les droits de l’Homme et de l’Enfant ne sont pas appliquées. Achetez des produits issus de ces cultures revient à contribuer à l’exploitation des enfants depuis leur plus jeune âge.

…et comment essayer de les contourner

▶️ Acheter ses produits BIO ou auprès d’agriculteurs locaux en lesquels vous avez confiance
▶️ Favoriser les marques et labels en faveur des productions éthiques que ce soit en terme de conditions de travail, de prix, de droit de l’Homme. L’article de Yuka sur le sujet est très instructif : Décryptage des labels alimentaires.

Le tofu et produits à base de soja

Les problèmes qui se posent…

⚠️ Comme pour d’autres végétaux le soja peut être soumis à des modifications génétiques ou présenter des taux de produits chimiques et pesticides dangereux selon les cultures.

⚠️ Mais le plus gros souci réside dans sa richesse en isoflavones qui sont des phytoestrogènes. Les phytoestrogènes ressemblent à nos oestrogènes à nous et peuvent complètement bouleverser le système hormonal et ainsi provoquer des pathologies sérieuses (malformation, infertilité…).

…et comment essayer de les contourner

▶️ Limiter voir ne pas donner du tout de soja à bébé avant ses 3 ans.

▶️ Donner ponctuellement à bébé du soja ou tofu lactofermenté dont les teneurs en phytoestrogènes sont sensiblement réduites.

Voilà les mamans, j’espère que ce dossier sur le choix des sources de protéines pour bébé vous aura aidé à y voir plus clair. “S’informer pour faire des choix éclairés” est vraiment mon crédo et je suis ravie de pouvoir vous partager tout cela. Pour celles d’entres-vous qui sont curieuses et veulent aller plus loin voici les références des livres que je vous ai cités. Et sinon n’hésitez pas à partager et/ou commenter !

Erwann Mentheour Christophe Brusset Christophe Brusset Anthony Fardet
 💬 À très vite sur dis-maman.fr !

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